samedi 25 janvier 2014

Je bénis l’inventeur du pop corn (au cinéma)



C’est vrai, le cinéma ne serait pas le cinéma sans son pop-corn. L’odeur du pop-corn chaud près des caisses. L’ambiance chaude et sucrée qui se dégage. Les souvenirs de soirées d’enfance qui remontent à la surface. Jusque là, tout va bien.

Là où ça se corse, c’est quand il s’agit de manger ce pop-corn, dans la salle de cinéma. Le problème n’est pas pour le mangeur, le problème est pour celui (ou celle, en l’occurrence) qui est à côté du mangeur. C’est quoi ce bruit en mono-stéréo dans mon oreille droite ? 

Comprenez-moi bien, je ne veux empêcher personne de manger au cinéma. Au contraire, cela fait partie du « rituel » de la toile ; associer deux plaisirs, celui des yeux et celui des papilles. Mais pourquoi ne pas avoir inventé le pop-corn SANS effet sonore ? Un pop-corn muet quoi ! C’eut été trop difficile ? Hein, pourquoi ?

Le pire, c’est que, comme tous les plaisirs, on aime bien les faire durer, ces pop-corn. On grignote, on savoure, on réserve pour plus tard. Ce qui fait que la séance de torture auditive dure tout le long du film. Impossible de se concentrer sur le pitch, les dialogues, la musique. Car notre oreille est parasitée de bruits gutturaux plus ou moins discrets. Les plus discrets étant les plus embêtants d’ailleurs, car en voulant éviter de faire trop de bruit ils font durer le supplice encore plus longtemps. On a envie de leur dire, à ces mangeurs : mais dépêchez-vous ! Profitez, dégustez, et on en finit !

J’ai essayé plusieurs stratégies pour éviter ce fond sonore entêtant. Primo, me caler sur des séances à priori hors des zones de repas. Le matin, vers 15h ou à la dernière séance. Mais il ne semble pas y avoir d’heure pour le pop-corn. Même la séance de 9h du matin, la séance réservée aux couchés-tôt-levés-tôt ou aux  insomniaques, et traditionnellement désertée, trouve son lot de pop-corn addicts. Sérieux ? À 9h du mat’ ?

Secundo, préférer aux films grand-public les petits films d’auteur. Oui oui, ceux-là, les films à petit budget, qui sortent dans deux salles en France, qui ont une excellente critique dans Télérama et auxquels on ne comprend rien. Nan, pas un bon plan. Non seulement on s’ennuie assez souvent, on en sort avec l’impression d’être plus bête qu’on ne l’est, et de toutes façons il y a toujours un ou deux affamés avec leur seau de pop-corn dans la salle. Soit ils se sont trompés de film et ils n’osent pas sortir. Soit ils souhaitent coordonner l’activité mentale intense dont ils doivent faire preuve avec une activité maxillaire d’une égale intensité. Soit je suis maudite.

Parce que, ne me méprenez pas, je ne suis pas totalement antisociale. Je suis pour l’égalité et le respect de tous. Chacun ses goûts, chacun ses plaisirs. J’aime bien, moi, le pop-corn. Les mangeurs de pop-corn ne me dérangent pas en soi. Mais, de grâce, ne vous mettez pas assis à juste à côté de moi, s’il vous plaît !!!! 
Alors, oui, maudite. Parce que chaque fois que je vais me faire une toile, vous pouvez être sûr que je tombe invariablement à côté d’un mangeur de pop-corn, voire du seul pop-corneur de la séance.
Rien n’y fait. La salle est bondée ?...je suis encadrée de deux mangeurs. La salle est clairsemée, presque vide ?...hop, on vient s’asseoir à côté de moi. La séance a déjà commencé et je n’en reviens pas d’être tranquille ?...un retardataire choisit le siège à mes côtés. Maudite, je vous dis…

Alors, oui, je bénis l’inventeur du pop-corn. Et je bénis l’inventeur du cinéma. Mais de grâce, pas ensemble ! Ou alors, los de votre prochaine toile, vérifiez à côté de qui vous vous placez… 




mardi 21 janvier 2014

Je bénis l’inventeur des plantes vertes




Moi, tous les jours, je bénis l’inventeur de mes plantes vertes. Elles ont toutes les qualités. 


Elles sont belles. Toutes, et chacune à leur  manière. Chacune leur style. Chacune leur coloris. 


Elles sont faciles à vivre. Elles ne perdent pas leurs poils, elles ne bavent pas, elles ne grognent pas. 


Elles ne me réveillent pas la nuit et sont respectueuses de mon rythme de sommeil. J’apprécie leur délicatesse. 


Elles n’ont pas la folie des grandeurs ni des goûts de luxe. Un pot, de la terre, un peu d’eau et elles sont les plus heureuses. 


En fait, en y réfléchissant bien, elles sont très romantiques : elles vivent littéralement d’amour (le mien) et d’eau fraiche (merci, Eau de Paris). 


Elles sont franchement arrangeantes. Je peux les déplacer à ma guise, les placer à gauche de la fenêtre, ah non, en face de la porte, attends non plutôt dans le coin droit du salon c’est plus feng-shui, quoi que, et si j’essayais dans la cuisine pour égayer les murs ?…Elles ne diront rien et se laisseront faire docilement. Mieux qu’un chien je vous dis.  


Elles grandissent, mais elles s’habillent toujours à la même taille. C’est pas magique ça ?


Elles savent écouter, elles. Je peux leur parler, sans crainte d’être interrompue, jugée, critiquée. On ne fait pas mieux comme thérapie personnelle (Oui, je parle à mes plantes. Ca pose un problème ?).


Elles sont apaisantes. Les regarder me met en joie. Leur parler m’apaise (Oui, je continue à parler à mes plantes. Et oui, je vais très bien merci).


Elles sont bien élevées. Elles n’haussent jamais la voix, même si elles ne sont pas d’accord avec moi. Bonne éducation. 


Elles me passent tout et sont d’accord sur tout. Avec elles, j’ai toujours raison, et ça, ça fait du bien. 


Elles ne sont pas compliquées. Je peux me balader dévêtue, pas coiffée, en râlant tout bas, devant elles, je n’ai droit à aucune remarque, aucun commentaire déplacé. C’est pas gagné avec tout le monde. 


Elles sont généreuses. Elles se dépouillent  volontiers d’une part de leur être pour en faire une bouture. De savoir qu’un petit bout d’elles fleurit chez mes amis, ça me met en joie, et elles aussi. 


Elles vont avec tout : ben ouais, c’est bien connu, le vert, ça va avec tout. Non ?


Elles sont dévouées et donneraient leur vie pour moi. La mission number one de ces plantes kamikazes consiste à absorber en lieu et place de leur maître, au choix :

  1. les vapeurs toxiques des peintures et autres produits domestiques utilisés quotidiennement à la maison…
  2. les ondes wifi et autres connexions invisibles, qui sont, je l’avoue, hyper pratiques, mais qui font flipper quant aux éventuels effets sanitaires à plus ou moins long terme…gloups…
  3. les mauvaises ondes et les tensions dans l’air qui peuvent régner dans la pièce …

Quel don de soi, quel sacrifice ! 


Alors, franchement,  il ne mérite pas d’être béni, l’inventeur des plantes vertes ? 





vendredi 17 janvier 2014

Je bénis l’inventeur de l’ado de 15 ans



L’ado de 15 ans aime les bonbons gélifiés fluos, les compotes en sachet et les chips. Dans n’importe quel ordre. Surtout à 8.45 heures du matin.


L’ado de 15 ans est très poli. Il t’en propose généreusement, des bonbons et des chips. Il a comme l’intuition que tu vas refuser. Surtout à 8.45h du matin.

L'ado de 15 ans a le bras droit rempli jusqu'au coude de bracelets brésiliens et de rangées de perles. Et ça lui va bien.   

L’ado de 15 ans inverse l’ordre des mots dans ses phrases, et même pas ça le dérange. 
 
L'ado de 15 ans a des tatouages malabar sur le bras gauche, et ça lui va trés bien.



L’ado de 15 ans est désarmant de tendresse et de sincérité. « T’as pas de chien ? Même pas un petit chat ? Comment tu fais pour te réconforter quand tu es triste ? »


L’ado de 15 ans a bien 15 ans. « T’as pas d’enfant ? C’est triste…Mais, attends,  t’as quel âge alors ? »

 

Et là, on se sent vieux. 




mardi 14 janvier 2014

Je bénis l’inventeur du kit main libre...



…et aussi celui des utilisateurs sans gêne dans les transports en commun. A mon avis, ces deux là, ils étaient potes. 


J’entre dans le tramway ce soir. L’homme à côté de moi, les écouteurs dans les oreilles, est totalement amorphe et a un regard vide. Cool, musique inaudible, je suis au calme.

Ah non, son téléphone sonne, il répond, il a son kit main libre.


Ouaich gros ! J’chuis dans le tram là. Ben ouais, je vais en banlieue voir mon pote, tu vois.

 (il ne parle pas, il crie. Il ne baisse pas la tête en couvrant sa bouche avec ses mains, nan, il a la tête bien droite, et il regarde droit devant). 


Ouais j’chuis crevé ouais. Ben non, j’te dis mec, j’peux pas te voir ce soir… (un temps, assez long, on devine que son pote lui raconte un truc pas possible qui tue sa mère en short à la Bourboule…il l’interrompt). 


Ouaich poto. T’rappelles,  j’passe mon permis dans deux jours. Mais ouais, tu sais, dans deux jours. Eh, mon frère (on remarquera l’étendue du champ lexical de l’intéressé, qui prend soin d’élargir son vocabulaire et de choisir des synonymes avec pertinence), t’es avec moi hein ? Mon frère, tu m’suis hein, t’es avec moi sur ce coup là ? 

(soupirs à part soi de deux usagers assis près de lui. L’une d’elle referme son bouquin avec force et tape des pieds).


Et frère, tu sais, Aurore Trucmuche (1), tu vois ? Kestenpense ? Elle est bonne nan ? Ouaiiiiis elle est bonne j’te dis…(un temps). Moi j’te dis cousin (ah, retour au cousin, famille très soudée à ce que j’entends !), Aurore Trucmuche elle est kiffante. Elle est bonne et elle est pour mon frère. T’as vu ses s*** qu’elle a ? (là, je me permets de censurer, pour ne pas heurter les âmes sensibles) 

(regards gênés entre plusieurs âmes sensibles, justement. Il n’y a que moi que ça gêne, ou bien… ?)


Hé mec, Aurore Trucmuche (décidément, elle doit avoir ses chevilles qui enfle, Aurore) comment elle est trop canon sur sa photo facebook. Mon frère, faut que tu lui dises d’enlever ses boutons, mais Aurore, sans ça, elle est trop bonne (rire gras).

(et rires nerveux de 4 personnes autour de lui.  C’est une blague ou quoi ? Caméra cachée ?)


Et poto, tu trouves pas que j’ai une tête de gogole sur ma photo facebook ?...nan, de gogole. De GO-GO-LE. Ouais, j’sais. C’est ma photo quoi.

(tiens, un temps mort. Grand soupir de soulagement des 15 passagers assis ou debout autour de lui : on est dans un tunnel).


Allo, poto ? Ouais, ayé ça reprend…

(et allez, c’est reparti)…


L’avantage, c’est que le trajet paraît plus court, pour peu que la conversation soit intéressante…Limite, on a envie d’en savoir plus au prochain numéro...Ah, on est déjà arrivés ? Chouette ! 


L’inconvénient, c’est que si on est déjà d’une humeur massacrante, qu’on sort d’une journée de boulot sous pression, qu’il fait froid, qu’on n’a envie de rien d’autre que de rentrer chez soi tranquille pépère, ça nous pompe l’air rapidement, ces conversations forcées dans les transports…


Ce soir, j’ai décidé d’en prendre mon parti et d’en rigoler. J’en rigole encore…Mais il n’a pas intérêt de recroiser ma ligne de tramway prochainement, le gogole…




(1)      Pour des raisons d’anonymat, les noms ont été modifiés...



Je bénis l’inventeur du tramway à quai…l’hiver



Grand froid, bonnet écharpe et gants obligatoires. Prête à partir ! Le périple maison-transport peut commencer. 

Préparation mentale : pourvu que je n’attende pas le tram, pourvu que je n’attende pas le tram, pourvu…

Ahhhh, je le vois, il est là, à quai ! Vite vite vite, il va partir ! 

Nooon, je ne veux pas attendre 8 minutes dans le froid ! Pourquoi ce matin, pourquoi moi, pourquoi tant de haine (mon dieu, pourquoi m’as-tu abandonnéeeee…) ? 

(non je n’exagère pas, demandez aux quelques milliers d’autres usagers des transports collectifs, vous verrez…). 

Petit sprint, transpiration, respiration haletante, rouge aux joues…On s’approche, on arrive, il est là, il n’attend que moi…c’est bon je suis à l’intérieur, Biiiip, les portes se referment. 

Je reprends ma respiration, et oui, décidément, aujourd'hui, je bénis l’inventeur des transports collectifs à quai (tiens, où j’ai mis ma carte navigo moi ?).







Je bénis l’inventeur du premier jour des soldes



Le premier jour des soldes, la moitié de mes collègues ne sont pas là. J’adore le premier jour des soldes.


Le premier jour des soldes, les trois-quarts des rendez-vous prévus sont annulés. J’aime le premier jour des soldes.


Le premier jour des soldes, les clients se font rares. J’aime encore plus le premier jour des soldes.


Le premier jour des soldes, les transports en commun ne sont pas bondés aux heures de bureau. Je kiffe le premier jour des soldes.


Le premier jour des soldes, je regarde les gens s’étriper pour une paire de collants fuchsia à pois bleu, et ça me fait rire. C’est bien marrant, le premier jour des soldes.


Le premier jour des soldes, je me demande « de quoi je n’ai pas besoin ? ». Et puis, j’oublie. Vive le premier jour des soldes.


Le premier jour des soldes, je me couche en me disant qu’en fait non, je n’ai besoin de rien, et que c’est bien comme ça.  On verra demain, pour le deuxième jour des soldes…



Je bénis l’inventeur des vœux de fin d’année anonymes


Tiens, un sms ! 
Un certain +33 6… me souhaite « bonne année, bonne santé, bise ! ». 
Comme c’est gentil…Sauf que je n’ai aucune idée de qui se cache derrière ce sms-mystère. 
Un faux numéro ? 
Une ancienne connaissance classée dans la catégorie des « je ne veux plus en entendre parler », dont on a effacé le numéro ? 
L’ami du pote du copain avec qui on a échangé les numéros l’été dernier, et qui lui, prévoyant et organisé, a rentré ton contact dans son téléphone ?

Là, se pose le dilemme de la réponse adéquate. Ben oui, autant être poli, tout de même, on ne voudrait pas faire de gaffe. Au choix :
Au bluff. « Merciiii ! C’est gentil, bonne année également. Je pensais justement à toi. Ca te dirait de prendre un verre un de ces jours ? » (en priant pour qu’il ne réponde pas, ou qu’il dévoile son identité).

A l’humour de celui qui n’a rien à perdre. « Merci, mais, euh, c’est qui ? ».

A l’intox. « Merci, à vous aussi. Cela tombe bien, j’ai changé de portable et j’ai perdu les coordonnées de la plupart de mes contacts. Pourriez-vous me rappeler votre nom ? ».
 
Royal. « A qui ai-je l’honneur ? ». 

Poli. On m’a toujours appris à ne jamais répondre aux inconnus. 



Je bénis l’inventeur de la tasse de thé



La tasse de thé est extraordinaire.



Elle est multicolore. Noire, verte, rouge, blanche, bleue-verte…Un nuage de lait et elle vire au brun. Un soupçon de miel et elle devient couleur ambre. Mieux qu’un caméléon, je vous dis.



Elle est addictive. La première gorgée nous envoûte. Le reste de l’aventure nous jusqu’à la dernière goutte.  Et on en redemande !



Elle est multifonction. Elle réchauffe le corps, quand on a bien froid à l’extérieur. Elle réchauffe les mains (tout l’art est de trouver la bonne tasse qui se laisse parfaitement épouser par nos 10 doigts). Elle réchauffe le cœur, quand on a besoin de réconfort et d’un peu de douceur.



C’est un Bioman (ou une Power ranger, pas de jaloux il y en a pour tous les goûts) à elle toute seule. Elle redonne de l’énergie (vive la Force Noire !), elle apaise et purifie (Force Verte en action !), elle hydrate sans énerver (Go, Force Rouge !), elle titille délicatement notre palais (chère Force Blanche !), elle nous fait voyager dans d’autres contrées (Force bleu-vert, à toi !).



Elle a un pouvoir surnaturel, elle ne connait pas les limites de l’espace temps. Où que je sois, quand que ce soit, elle est avec moi. Le matin, elle m’attend au réveil. Après le déjeuner, elle me retrouve immanquablement. Au moindre coup dur, elle rapplique. Elle ne se fait pas prier, le temps de se réchauffer un peu et elle accourt. Le soir elle me rejoint pour finir la soirée en beauté.



Il n’y a pas à dire, c’est quand même une sacrée amie. Elle est d’une fidélité…Pas la place de prendre un chat ou un chien chez vous ? Adoptez une tasse de thé !